Le mariage

Résumé:

Les jeunes femmes grecques devaient accepter le mari que leur père choisissait pour elle. Elles étaient mariées à l'adolescence avec un homme souvent âgé de 15 ans de plus qu'elle. Les jeunes femmes n'avaient pas le droit de rester célibataires car le mariage était pour les grecs un devoir civil et religieux.

La veille du mariage, la jeune fille brûlait ses jouets et les jouets familiers de son enfance en l'honneur d'Hera, déesse protectrice du mariage . Enfin, le jour du mariage, après un  banquet et un sacrifice chez son père, la mariée qui est  vêtue de blanc est amenée sur un char tiré par des mulets ou des bœufs jusqu'au domicile de l'époux où le mariage est alors consommé pendant la nuit...

 La dot est versé le lendemain et le char était détruit: pas question pour la mariée de retourner chez ses parents!

A Sparte, il semble que la cérémonie du mariage prenne la forme d'un rapt où le jeune homme enlève sur son cheval la jeune femme avec qui le mariage avait été entendu!

Encyclo:

C'est le "kurios" (tuteur) de la jeune fille, généralement son père, qui choisit pour elle un mari (Xénophon, Économique) qu'elle ne voit pas avant le jour des noces. Elle est mariée entre douze et seize ans (Xénophon, Économique) à un homme âgé souvent de la trentaine (Hésiode, Les travaux et les jours) ou en tout cas sorti depuis longtemps de l'"éphébie" (âge du service
militaire, de dix huit à vingt ans).

Pour avoir droit à un mariage légitime il faut être citoyen ou fille de citoyen ou appartenir à deux cités qui se sont accordé le droit de mariage. Le mariage est un devoir civique et religieux; à Sparte, il est obligatoire pour tous les citoyens.
Un homme doit se marier pour avoir des enfants mâles qui continueront sa race, prendront soin de lui dans sa vieillesse, prolongeront le culte familial et hériteront de son patrimoine.
Il y a d'abord promesse de mariage, c'est l"enguésis" ( mise en mains d'un gage) : contrat solennel, passé devant l'autel familial et en présence de témoins. Le kurios de la jeune fille promet la main de celle ci au futur époux et s'engage à verser la dot dont le montant a été convenu. (Ménandre, La Femme aux cheveux coupés) A l'époque homérique, c'est au contraire le fiancé qui apporte des cadeaux à son futur beau père.

Le mariage lui même ("gamos") consiste essentiellement en une remise de la mariée à son époux ("ekdosis"). Il a lieu généralement en hiver, pendant le mois de "Gamelion" (Janvier), septième mois de l'année, consacré à Héra, déesse du mariage). La veille du mariage, on fait un sacrifice aux dieux protecteurs du mariage, la fiancée leur consacre ses jouets et les
objets familiers de son enfance. (Anthologie Grecque) Puis elle doit prendre un bain rituel. Pour cela, un cortège accompagné de joueurs de hautbois et de femmes portant des torches, va puiser de l'eau à la fontaine Callirhoé et la lui rapporte dans un vase spécial, le "loutrophore" (qu'on plaçait aussi sur la tombe des célibataires)

Le jour du mariage, les maisons des deux fiancés sont décorées de guirlandes de feuilles d'olivier et de laurier. Un sacrifice et un banquet ont lieu chez le père de la fiancée. Les femmes y participent mais restent séparées des hommes. Voilée , la mariée y est présente, avec à ses côtés sa "nympheutria", voisine ou parente chargée de l'assister pendant les cérémonies du mariage. Le fiancé, lui, a près de lui son garçon d'honneur, le "parochos". Un jeune homme qui doit avoir encore ses deux parents en vie offre du pain dans une corbeille en prononçant une formule rituelle. 
Certains mets traditionnels sont servis : gâteaux de sésame, symbole de fécondité. Puis, c'est le départ de la procession ("pompè") qui va conduire la fiancée au domicile de l'époux et de ses parents. Vêtue de blanc, voilée et couronnée de fleurs, la fiancée est debout sur un char tiré par des mulets ou des bœufs.  Éclairés par des flambeaux, parents et amis suivent en
chantant un vieil hymne religieux, le chant d'hyménée, vieil hymne religieux dans lequel on invoque Hyménaos, dieu du mariage(Iliade). A l'entrée de la maison, la fiancée est accueillie par les parents de son époux, portant l'une une torche, l'autre une couronne de myrte. On répand noix et figues sèches sur sa tête, geste rituel avec lequel on accueille tout nouvel habitant dans une maison, même un esclave . On lui offre une part d'un gâteau nuptial, fait de sésame et de miel, ainsi qu'un coing ou une datte.
Le couple entre alors dans la chambre nuptiale ("thalamos") pendant qu'une partie de l'assistance chante un "épithalame" (hymne nuptial) (Longus, Daphnis et Chloé) et que l'autre éloigne à grands bruits les mauvais esprits. Le lendemain, la famille de la mariée apporte des cadeaux pour le couple ainsi que la dot promise. Quelques jours plus tard, le mari offre aux membres de sa famille un banquet précédé d'un sacrifice, pour leur signifier son mariage. Mais la nouvelle épouse n'est pas présente.
A Sparte, la cérémonie du mariage, très différente , a les apparences d'un rapt. (Plutarque, Vie de Lycurgue)

Exercice:  Pénélope , femme grecque modèle...