Résumé:

Hoplite, 500 ans avant JC

Dès leur enfance , les spartiates étaient soumis à une rude éducation militaire.

A 30 ans, ils devenaient enfin des soldats (les hoplites) et recevaient une même part de terres : ils s’appelaient les " égaux ".

Développement:

L'éducation des spartiates  reprend les principes de l'éducation de  l'époque homérique plus de 1000 ans auparavant: elle est le privilège d'une aristocratie de guerriers. Le jeune noble apprend d'un aîné spécialement chargé de son éducation (Homère, Iliade) tout ce qu'un chevalier doit connaître : maniement des armes, équitation, chasse, athlétisme mais aussi arts musicaux (lyre et chant). (Homère, Iliade). L'idéal qui sous-tend cette éducation, c'est d'être le meilleur et de voir sa valeur reconnue par tous (Homère, Iliade). Homère, "l'éducateur de la Grèce" selon Platon, transmettra aux générations suivantes cette morale héroïque de l'exploit ; pendant des siècles en effet les écoliers apprendront par cœur de larges extraits de son oeuvre, considérée comme essentielle pour la formation morale des jeunes gens (Xénophon, Le Banquet). 

Mais la formation des spartiates est essentiellement militaire : l' Etat veut former, par un dressage extrêmement rigoureux, des soldats obéissants et endurants (Platon, Les Lois). La vertu suprême n'est plus l'exploit individuel mais le dévouement de l'individu capable de se sacrifier pour donner à sa patrie une gloire immortelle (Tyrtée, fragments).

C'est à Lycurgue qu'on attribue l'organisation de ce système éducatif. Ce législateur légendaire du VIeme siècle av Jc serait le fondateur de la dictature militaire et conservatrice qui restera au pouvoir jusqu'à la conquête romaine. Pendant tout ce temps, l'éducation
spartiate, comme l'ensemble des institutions, va rester figée dans les "Lois de Lycurgue".

Dès sa naissance, la robustesse de l'enfant est mise à l'épreuve, il n'aura le droit de vivre que si l' Etat l'en juge digne (Plutarque, Lycurgue). Jusqu'à sept ans, il ne s'agit pas encore d'éducation mais d'élevage, l'enfant est laissé aux femmes qui le soumettent déjà à un rude entraînement (Plutarque, Lycurgue). Les garçons sont ensuite embrigadés successivement dans diverses organisations paramilitaires (Plutarque, Lycurgue), sous la direction du pédonome, délégué par l'Etat à l'éducation.

Ils sont "louveteaux" ou petits gars de huit à onze ans, "garçons" de douze à quinze et "irènes" ou éphèbes de seize à vingt. A partir de douze ans ils vivent entièrement en collectivité ; cette obligation ne s'arrêtera qu'à trente ans, âge auquel l'homme peut
enfin prendre ses repas et dormir chez lui. Tandis que leur apprentissage intellectuel se limite à quelques rudiments de lecture et d'écriture, ils sont soumis à un entraînement physique et guerrier de plus en plus rigoureux au fur et à mesure qu'ils grandissent (Plutarque, Lycurgue). Par l'insuffisance des repas, on les encourage à dérober de la nourriture, pour développer en eux hardiesse et ruse (Plutarque, Lycurgue).

Les épreuves d'endurance que subissent les éphèbes sont souvent très cruelles : vol de fromages et flagellation devant l'autel d'Artémis Orthya, épreuve de la cryptie (Plutarque, Lycurgue).
La musique, très importante dans l'éducation, doit, elle aussi, développer les vertus guerrières de la jeunesse (Plutarque, Lycurgue). Elle accompagne d'ailleurs les évolutions de l'armée et renforce l'ardeur des troupes pendant les combats (Plutarque, Lycurgue).

A la différence d'Athènes où elles vivent recluses et n'apprennent que les travaux ménagers avec les femmes de la maison, les jeunes filles spartiates reçoivent aussi une éducation sportive