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Les grecs accusent: "Les Anglais ont pillé l'Acropole!" 

Thomas Bruce, septième comte d'Elgin, était l'ambassadeur britannique à Constantinople en 1799 et voulait servir les Arts en rendant ses compatriotes plus au fait des antiquités grecques. Il rassembla à Athènes une équipe de peintres, d'architectes et de spécialistes des moulages. 
L'année suivante, le commandant turc en place donna aux artistes l'autorisation de faire des dessins de l'Acropole, mais leur refusa celle de prendre des moulages ou de construire des échafaudages pour observer les sculptures de plus près. 
En 1801, Elin obtint un "firman", une autorisation du Sultan, qui lui permettait d'emporter toute sculpture ou toute inscription qui ne tenait pas aux ouvrages défensifs ou aux fortifications de la citadelle. 

Le pillage du Parthénon commença immédiatement. Les sculptures furent descendues du temple et transportées par des marins britanniques sur un fut de canon. Le 26 décembre 1801, craignant que les Français ne fassent obstruction à son travail, Elgin ordonna l'embarquement immédiat des sculptures sur le navire "Mentor", amené dans ce but. 

Au cours de l'année 1806, une des Caryatides fut emportée, ainsi qu'un coin de l'Erechteion, une partie de la frise du Parthénon, bon nombre d'inscriptions et une centaine de vases. 
D'autres se joignirent au pillage et cette incroyable activité, qui ne se limitait pas à l'Acropole mais s'étendait à Athènes toute entière et à une bonne partie de la Grèce, continua pendant plusieurs années. En 1810, Elgin chargea son dernier butin sur le navire de guerre "Hydra". 

C'est en janvier 1804, après de nombreuses péripéties que les 65 premières caisses arrivèrent à Londres. Les mauvais traitements que subirent les Marbres étaient inévitables. Ils furent entreposés dans une cabane sale et humide ou sur les terrains de la propriété d'Elgin dans Park Lane, et y demeurèrent plusieurs années, à pourrir dans le climat humide de Londres, tandis qu'il cherchait un acquéreur. 

Elgin essaya de vendre les Marbres au gouvernement britannique, mais le prix qu'il en voulait était si élevé qu'on refusa de les lui acheter. Dans une lettre qu'il écrivit en 1815, Elgin admettait que les Marbres se trouvaient toujours dans la cabane à charbon de Burlington House, pourrissant dans une humidité destructrice. 

Enfin, en 1816, les Marbres furent vendus au gouvernement britannique et immédiatement transférés de Burlington House au British Museum, où une galerie fut finalement construite pour eux par Sir Joseph Duveen, à ses frais. 

D'après la brochure "Le Parthénon et les Marbres d'Elgin" d'Epaminondas Vranopoulos, publiée par la Société d'Etudes Eubéennes en 1985

Les Anglais se défendent: "Nous avons sauvé les marbres du Parthénon!

Parmi les sculptures connues sous le nom de "Marbres d'Elgin", les plus importantes sont la frise et d'autres structures architecturales sauvées par Lord Elgin des ruines du Parthénon, avec l'approbation des autorités compétentes, au début du XIXe siècle. La collection tout entière lui fut rachetée par le gouvernement britannique en 1816 et confiée au British Museum
"pour être préservée et gardée dans son ensemble".

In Parthenon Marbles ; www.uk.digiserve.com/mentor/marbles

Le principal objet du litige: la frise du Parthenon:

La frise du Parthénon compte 360 personnages, 220 animaux et mesure 160 m. de long sur 1 m. de hauteur.  
Les fragments les plus importants de la frise du Parthénon sont au British Museum à Londres, au musée du Louvre à Paris et au musée de l’Acropole à Athènes. Cette frise représente la procession des Panathénées. Elle a été éxécutée par Phidias et illustre le lien étroit entre les habitants de la cité et ses dieux. Conduit par les magistrats s'avance en cortège vers l'assemblée des dieux des cavaliers, des soldats en armes, des jeunes filles portant des offrandes, des vieillards tenant en main des rameaux, des musiciens et les animaux du sacrifice. On sait par des inscriptions et des textes littéraires que, outre les citoyens, participaient à la procession des métèques et des représentants des alliés d’Athènes. La fête des Panathénées était ainsi une occasion d'affirmer la grandeur et l'unité de la cité.

D'après un article d'Eric Bonnet