La Démocratie: un grand progrès réservé aux hommes libres
Buste de Périclès |
Résumé: A partir de 18 ans, tous les citoyens sans conditions de ressources ont le droit de voter. Néanmoins, ni les femmes, ni les métèques (étrangers vivant dans la cité) ni les esclaves ne votent. Seule une minorité de citoyens participent réellement aux affaires. |
Développement:
A Athènes, tous les citoyens mâles de plus de
18 ans jouissent des droits politiques.
Ce qui exclut les femmes athéniennes, les esclaves
ainsi que les étrangers résidents (métèques). Ainsi, s'il y avait
40000 citoyens qui votaient à Athènes, près de
260.000 habitants de la cité ne votaient pas: 110.000
femmes et enfants , 40000 métèques, 110. 000 esclaves
NEANMOINS, cela fait de la démocratie athénienne le système politique le plus avancé du monde pour 2400 ans!!!!!
En France, par exemple, il faudra attendre:
+ 1789 pour que l'on reconnaisse aux habitants de la
France la qualité de citoyens
+ 1848 pour que tous les citoyens masculins sans
condition de ressources (cens) obtiennent le droit de
vote.
+ 1944 pour que les femmes françaises obtiennent le
droit de vote.
+ 1978 pour que les jeunes gens âgés de 18 ans
obtiennent le droit de vote (au lieu de 21 ans).
L'écclésia est le nom donné à l'assemblée où le peuple propose et vote des lois. C'est une assemblée de gouvernement direct: il n'y a pas de députés ou autres mandataires élus représentants du peuple, n'importe quel citoyen peut venir proposer sa loi et voter !!! Comme il y a plus de 40.000 citoyens, le système ne fonctionne que grâce à un absentéisme prononcé: en moyenne, l'assemblée ordinaire n'attire pas plus de 2000 à 3000 citoyens mais les réunions importantes doivent avoir obligatoirement plus de 6000 citoyens. Aristophane qui vivait à l'époque s'est plu à caricaturer dans ses pièces de thêatre la composition régulière de l'assemblée: des habitants du centre d'Athènes, des badauds , des oisifs à la recherche d'une occupation. Les petits paysans, les pauvres et les athéniens les plus riches avaient bien d'autres choses à faire chaque jour occupés les uns à leurs terres, les autres à survivre, les derniers enfin à gérer leurs affaires. En réalité, en dehors d'un groupe de fidèles, les autres citoyens ne se déplaçaient qu'en fonction de l'ordre du jour de l'assemblée (les petits paysans par exemple s'il était question de terres ou du prix des produits agricoles): aussi le système fonctionnait en réalité fort correctement, amenant chacun à s'investir à un moment ou un autre dans la vie de la cité en fonction de ses compétences, de son expérience ou de son intérêt pour la question.
Comment votait on?
Au début du Veme siècle, l'assemblée était convoquée
une fois par prytanie soit environ une fois par mois.
Sous Périclès, la fréquence passa à une fois tous les
9 jours. Le programme des séances est prévu longtemps
à l'avance afin que chacun puisse s'organiser pour y
assister (des séances peuvent être rajoutées en cas d'urgence).
Le rassemblement avait lieu près de l'Acropole sur la
Pnyx, une colline qui avait naturellement les formes d'un
amphithéatre. Trente "rassembleurs du peuple"
vérifient l'identité des citoyens et les placent par
groupe de 200 à 300 en fonction de la liste sur laquelle
figure leur nom: les citoyens ne peuvent donc pas se
regrouper au sein de l'assemblée en partis politiques.
Il y avait 3 mécanismes de vote selon la nature du
vote:
- Lorsque la liberté d'un individu était en cause,
on avait recourt à un vote secret (bulletins déposés
dans une urne).
- Lorsqu'il s'agissait de choisir des magistrats, on
pratiquait le tirage au sort avec des fèves: celui qui
tirait la fève noire était choisi. Quand il y eut jusqu'à
6000 héliastes (juges) ,on inventa des machines pour les
désigner par le sort!
-Pour les affaires courantes, on utilisait au début
le vote par cailloux (pséphos qui donna le mot pséphisma
qui désigne en grec le décret de loi!) dans des vase à
la vue de tous avant de le remplacer par le vote à main
levée, bien plus rapide et en fin de compte plus anonyme.
Quels contrôles sur l'écclésia?
Le tribunal de l'Héliée vérifie les propositions de
lois (graphè paranomôn) afin qu'aucun citoyen maladroit
ou malveillant n'inspire un projet contraire aux lois:
celui qui a proposé une loi illégale (!) peut être
puni d'une amende, voire dans les cas les plus graves être
condamné à mort. Ainsi, des adversaires de la démocratie
essayèrent de la rendre inefficace en faisant voter des
lois restaurant des privilèges (aristocrates) ou en
ouvrant la citoyenneté les esclaves et les métèques (démagogues).
Une autre assemblée, la "boulé", composée
de 500 citoyens de plus de 30 ans , recevait les projets
de lois, les mettait en forme et jouait un rôle de
conseil en donnant en cas de désaccord un avis défavorable
dans un proboulema (rapport) tout en concluant que c'était
au démos (peuple) "de se prononcer comme il le décidera".
Les pouvoirs de l'ecclésia: